"Chacun s'exagère plus ou moins la chance du gain. Quant à celle de la perte, la plupart des hommes la comptent en dessous de ce qu'elle est."

Adam Smith

 

Tous se donnent les moyens de gagner, et certains même gagnent. Mais envisagent-ils la perte ? Non pour la plupart d'entre eux. Certains gagnants ont tellement dépensé qu'ils se retrouvent plus "pauvres" qu'avant. Avaient-ils prévu cette perte ? Probablement pas puisqu'ils ne modèrent pas leur argent. S'ils certains la prévoient,  ils la considèrent bien plus basse qu'elle ne l'est réellement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La surprise et la joie passées, les  réactions des gagnants sont multiples. 

Comme dans l'adaptation au cinéma du livre La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, le gagnant peut choisir de ne pas révéler ses gains. L'héroïne du film se tait car elle ne ressent pas le besoin de changer de vie et par ailleurs elle craint que le regard et l'amour de ses proches changent à son égard.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Néanmoins, dans de nombreux cas, les gagnants se font plaisir sans compter et dépensent leur argent très rapidement. Ils investissent dans des voyages, le luxe, les biens immobiliers et s'inventent de nouveaux rêves qu'ils réalisent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exemple avec la photo ci-dessus où l'on peut voir la famille Tuche devant la baraque à frites qu'ils se sont offerte.

 

Les journaux sont pleins d'exemples de ces gagnants qui ont tout perdu pour avoir mal géré, trop distribué ou qui ont été victimes d'arnaques de la part de leurs proches, d'inconnus ou même de leur banquier.

 

"Comme si quelqu'un d'autre avait joué et gagné à ma place, j'ai vu pas mal d'argent débarquer sur mon compte, j'ai été invité à des réunions pour savoir comment faire fructifier cet argent auquel je n'ai pas touché, attendant que son propriétaire légitime se manifeste et prenne les décisions qui s'imposent, je suis le propriétaire, je le sais bien, mais pour moi le problème c'est d'arriver à y croire."

Philippe Adam, Jours de chance

Ressenti comme illégitime l'argent gagné est alors géré avec prudence par peur de le voir disparaître.

 

Dans le roman de Philippe Adam, Jours de chance, un des personnages décide de continuer de travailler: "l'argent nous n'y avons presque pas touché...on le garde pour plus tard on tape dedans le moins possible."

Nombreux sont les gagnants qui conseillés par la Française des Jeux et des psychologues réussissent à changer de vie tout en ne dilapidant pas leur fortune.

 

 

 

 

 

 

 

 

"Le gagnant doit se reconstruire, sous le regard  bienveillant, ironie, irrité sardonnique, chaleureux intéressé des uns et des autres...il doit apprendre à connaitre et à intérioriser les repères d'un univers nouveau pour pouvoir se tenir à sa nouvelle place."

Les millionaires de la chance, Michel et Monique Pinçon-Charlot

 

C'est une ironie poignante qui dans cette phrase souligne l'intérêt des alentours, comme les infrastructures financières, qui changent de comportements par rapport au gagnant. De plus, ce gagnant va devoir se réinventer pour accéder à son nouveau milieu social et dons aux nouvelles normes et valeurs.

Il existe deux types de processus qui permettent à l'individu de s'adapter à sa nouvelle vie: la socialisation de transformation (changement de normes et de valeurs sans dégrader la personnalité de l'individu) ainsi que la socialisation de conversion (changement de tout chez l'individu, jusqu'à la personnalité pour atteindre un groupe social particulier).

 

 

 

Certains parviennent à integrer les nouveaux codes; d'autres comme la famille Tuche, se trouvent en décalage dans un univers dont ils ignorent les codes.